Parmi les cinq items renseignés, le « goût à l’effort », le « rapport à l’autorité », la « maîtrise de soi », la « remise en question », il y a le « rapport à la collectivité ». Où l’on découvre que la prestigieuse école militaire semble prôner sans scrupule la misogynie et la xénophobie. La psychologue ESCC (écoles de Saint-Cyr Coëtquidan) écrit ainsi à propos de Mickaël Lavocat :
« Il est assez réservé au départ et n’adhère pas forcément aux valeurs saint-cyriennes, surtout celles concernant le rejet des filles ou des étrangers par exemple. »
Et d’ajouter cette phrase énigmatique : Mickaël Lavocat « trouvera des amis s’il a de la chance mais sa priorité est de réussir. Il peut donc se montrer manipulateur dans ce contexte ». Un contexte bien particulier, où Mickaël surnomme son camarade de chambre « nazi » ! Valeurs et ambiance spéciales donc au programme de Saint-Cyr… Une école qui prétend à l’excellence, qui forme des officiers destinés à encadrer les unités opérationnelles de l’armée de terre, puis à assumer des responsabilités de conception et de direction au sein des régiments et des états-majors.
Des nombreux manquements
La mère de Mickaël Lavocat, Weyneshet Masmur, aujourd’hui conseillée par l’avocat pénaliste Yassine Bouzrou, a déposé une plainte pour assassinat immédiatement après la mort de son fils. Aucune suite n’y a jamais été donnée. En mai 2016, l’enquête préliminaire classait l’affaire en suicide simple, tout comme l’enquête de commandement ordonnée par l’ex-ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Parce que le jeune homme avait recherché sur internet les doses mortelles de certains médicaments, et fait part à sa petite amie d’un mal-être. Mais la justice n’a pas jugé nécessaire d’attendre le classement, ni même le traitement de la plainte pour assassinat, pour restituer les vêtements et effets personnels de la victime, non à sa famille, mais à l’école Saint-Cyr.