Les principaux théologiens de la prestigieuse université Al-Azhar du Caire militent en faveur d’une loi qui prohiberait la compatibilité de la violence perpétrée au nom de – et avec – l’Islam
C’est l’un des phares du monde musulman sunnite. A ce titre, toute prise de position de ses dirigeants prend une portée et une valeur particulières auprès de la Oumma. Les théologiens de l’Université religieuse d’Al-Azhar, au Caire, sont en train de plancher sur une proposition de loi qui, si elle était votée, marquerait à coup sûr un tournant majeur dans la conception du « djihad » tel que prôné par les sources religieuses (Coran et hadiths). L’équipe emmenée par Ahmed al-Tayyib, le grand imam de la mosquée multi-séculaire, entend faire graver noir sur blanc la « totale incompatibilité entre la violence justifiée par des arguments religieux et la Charia ». Certes, cette avancée décisive doit beaucoup aux velléités sécuritaires du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, déterminé à terrasser les « terroristes » – dans lesquels il inclut les Frères musulmans – depuis son coup d’Etat aux dépens du premier président démocratiquement élu d’Egypte, l’islamiste Mohamed Morsi.