L’éducation aux médias : une urgence contre la radicalisation cognitive des jeunes

(b) « Les journaux ne sont pas faits pour divulguer les informations mais pour les couvrir » (Umberto Eco). L’information dans son traitement médiatique a beaucoup changé. L’idée que le travail du journaliste est essentiellement un travail réflexif et objectif a laissé la place à l’info réalité où la lutte contre le zapping devient l’alpha et l’oméga des médias. Émouvoir, plus que décrire, alerter plus qu’expliquer, participer plus que comprendre, les médias en ligne ont aujourd’hui du mal à conquérir de nouveaux publics et les jeunes s’éloignent de ces sources documentées et se méfient des journalistes. 35 % des jeunes de 18 à 26 ans interrogés par nos soins (Alava, 2016) déclarent que la télévision n’est pas crédible, 38 % pensent les journaux non-crédibles et globalement les sources les plus crédibles pour les jeunes sont dans l’ordre (Wikipédia 65 %, 42 % les vidéos YouTube, 38 % les posts Facebook et 15 % les sites d’alter-informations (Alter Info, Réseau Voltaire, Les moutons enragés, etc..). Cette rupture entre les jeunes et leurs médias doit nous interroger. Il n’est pas question pour moi ici de dire qui est responsable, mais bien de montrer en quoi une éducation aux médias est aujourd’hui un enjeu citoyen fondamental.