« Structures non mixtes »
« Les politiques prennent désormais en compte ce nouveau public particulièrement fragile, toujours victime d’agressions et qui, pour cela, dissimule son identité, se rend invisible et développe une méfiance envers les institutions », remarque Vanessa Benoit. Le Samusocial de Paris s’est vu confier, en 2018, par l’Etat et la ville, une mission de trois ans auprès de ce public, et en a tiré plusieurs enseignements. « Ces femmes ne supportent pas la promiscuité. Elles ont besoin de soins et d’un accès à l’hygiène dans des structures non mixtes, affirme Mme Benoit. Paris a donc ouvert huit haltes de nuit, dont deux pour femmes seules, sept centres d’hébergement exclusivement pour femmes, mais aussi, dans le 12e arrondissement, les Bains-Douches l’Oasis qui leur sont réservés, l’après-midi, et qui proposent, en outre, une consultation médicale et gynécologique, des dépistages de VIH, de cancers… »
Pour autant, Vanessa Benoit estime que ce n’est pas « suffisant ». « Il faut renforcer ces établissements avec du personnel formé à ce type particulier d’accueil, en favorisant l’accès aux soins et un soutien psychologique », plaide-t-elle.