Trois ans après le 13 novembre 2015, le choc de la violence s’est un peu éloigné. Mais nos questions fondamentales attendent toujours leurs réponses.
Qu’avons-nous vécu au juste ? Une série d’attentats supplémentaires particulièrement meurtriers ? Ou bien un véritable tournant dans notre récit collectif ? Et que sommes-nous finalement devenus ? Un peuple en guerre civile larvée ? Ou bien une nation plus consciente, plus résiliente et plus soudée ? Ces interrogations nous obsèdent. Elles nous habitent. Le 13 novembre nous a bouleversé. Reste désormais à savoir ce que nous pouvons faire, dans nos représentations collectives, du 13 novembre.
Qu’avons-nous donc vécu ?
Aux abords du Stade de France, les premières attaques suicides à l’explosif menées sur le territoire national. Dans les rues du XIearrondissement de Paris, des mitraillages indiscriminés sur les passants. Et, dans la salle de concert du Bataclan, des assassinats méthodiques à l’arme automatique au fil d’une prise d’otage sanglante. Le bilan criminel nos a choqué. Il continue à nous soulever d’horreur. Ce qui nous est arrivé, c’est une des plus graves séries d’attaques terroristes perpétrées sur le sol européen avec les attentats de Madrid en 2004.