Toutefois, trois ans après les attentats, nous devons raison garder. Les attentats ont voulu installer l’illusion d’un conflit sur le territoire national et la crainte d’une guerre civile. Ce n’est aujourd’hui pas le cas, quelles que soit l’ampleur des risques sécuritaires et des tensions dans notre société. Nous ne sommes pas entrés dans la période de division et de fractionnement que les terroristes ont prophétisés pour la faire advenir. Nous ne sommes pas devenus plusieurs nations au sein d’une même société. Nous ne vivons pas un état de guerre permanent.
Que pouvons-nous faire ?
Le choc est passé. Le deuil continue. Aujourd’hui, notre première obligation est de nous souvenir. Les autorités politiques, les associations de victimes et les médias rempliront leur office mémoriel pour mobiliser la société civile. Mais nous devons nous garder de revivre l’angoisse de ces attentats. Le temps de la catharsis est venu. Nous devons aujourd’hui nous souvenir sans revivre. Voilà la contrepartie de ce premier devoir de mémoire.