•De moins en moins de témoins. «Aujourd’hui, il n’y a plus aucun bateau humanitaire entre la Libye et l’Italie», déplore Francis Vallat. La Libye interdit à ces navires d’entrer dans sa zone. Des ONG ont même dénoncé des cas de violences à l’égard des migrants ou de leurs employés humanitaires lors d’opérations de sauvetage. Elles ont aussi été accusées par des hommes politiques d’être complices de passeurs. L’été dernier, l’Italie leur a fermé ses ports pour forcer les autres pays européens à se répartir l’accueil des migrants. Depuis des mois, il n’y a presque plus d’images des sauvetages en mer. D’autant plus que, fin mars 2019, la mission Sophia de l’Union européenne a temporairement suspendu ses opérations (45000 personnes secourues en mer depuis 2015). Elle doit se concentrer sur les patrouilles aériennes et la formation des gardes côtes libyens. Or, des hommes,des femmes et des enfants continuent de mourir noyés, oubliés, invisibles. Cette zone de la mer Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière du monde.
L’appel de l’ONG SOS Méditerranée : ne laissez pas les migrants se noyer

Rescuers take care of a child during a rescue operation at sea of migrants and refugees with the Aquarius, a former North Atlantic fisheries protection ship now used by humanitarians SOS Mediterranee and Medecins Sans Frontieres (Doctors without Borders), on May 24, 2016 in the Mediterranean sea in front of the Libyan coast. (Photo by GABRIEL BOUYS / AFP)