À New-York, une exposition dans une synagogue a mis en lumière les histoires méconnues de « Justes » musulmans qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale.
Article publié par nos amis de What The Fake
Trop souvent opposés, juifs et musulmans partagent de nombreux traits culturels, parfois la même langue, mais également une longue histoire de coopération, de solidarité et d’assistante mutuelle.
C’est ce qu’illustre l’exposition qui se déroule à New-York, en rendant hommage à 15 « Justes » de confession musulmane qui ont sauvé des personnes de confession juive pendant la seconde guerre mondiale. Parmi elles : Behic Erkin, roi Zog I de l’Albanie, Noor Inayat Khan, Mohamed Helmy, Rifat Abdyl Hoxha, Ahmed Pacha Bey, Khaled Abdul Wahab ou encore Abdol Hossein Sardari. En détail, le parcours de ces sauveurs oubliés.
Khaled Abdul Wahab a abrité des familles juives dans sa ferme à Mahdia lorsque la Tunisie était sous occupation nazie.
« Soixante-neuf ans après avoir porté une étoile jaune sur ma poitrine dans mon pays natal, je sais que j’ai été capable de profiter d’une longue vie pleine, car Abdul Wahab a fait face au mal et m’a sauvée, comme il a sauvé les autres membres de ma famille. » Eva Weisel, jeune juive sauvée par Khaled Abdul Wahab.
Behic Erkin était à l’époque ambassadeur de Turquie en France. Il a fourni des papiers à des milliers de juifs qui avaient un lien quelconque avec la Turquie. Il concevait les plans d’évacuation pour transporter ces personnes jusqu’en Turquie en toute sécurité. L’État Turc n’était pas impliqué et les diplomates turcs ont agi de leur propre chef. On peut également citer Saffet Arikan, ambassadeur à Vichy (1942-44), et Kudret Erbey, consul général à Hambourg (1940-45).
Le diplomate iranien Abdol Hossein Sardari a aidé des milliers de Juifs iraniens à fuir les soldats nazis en leur délivrant des passeports. Il demanda à plusieurs reprises que les Juifs d’Iran et d’Asie centrale, vivant en France occupée, soient exemptés des mesures antijuives décrétées par les autorités françaises et allemandes.
Noor Inayat Khan a été pendant la Seconde guerre mondiale une agent du Special Opérations Executive et s’engage très tôt dans la résistance. Envoyée en France comme agent de radio, elle permet la transmission de messages importants. Dénoncée elle sera envoyé en prison et malgré des tentatives d’évasion, elle sera déportée. Puis en 1944, elle est transférée à Dachau où elle sera violemment battue, torturée puis fusillée.
Le film « Des hommes libres » avait retracé la résistance de certains fidèles de la mosquée de Paris. Plusieurs algériens ont aidé des juifs durant l’Occupation. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Kaddour Benghabrit, aurait permis à une centaine de personnes juives de se faire passer pour musulmans. En effet, les juifs sépharades parlaient arabes et étaient circoncis, il était donc assez facile de les faire passer comme musulmans.