James Natchwey et le fardeau de l’humanité

Bosnie-Herzégovine, Mostar: 1993. Milicien croate face à des cibles musulmanes. (c) James Nachtwey: Hood Museum of Art. Dartmouth.

Nachtwey attaque l’exposition avec le conflit des Balkans. Il estime que grâce à la présence et à la persévérance des reporters, les grands de ce monde ont pu faire la paix à Sarajevo. On retiendra par exemple la photo de ce milicien de Mostar qui fait le coup de feu depuis une chambre à coucher, un symbole cher à Nachtwey car c’est dans la chambre à coucher que l’homme trouve le repos, qu’il donne même la vie alors que dans ce cas précis cette chambre est devenue un champ de bataille.
Je suis frappé par cette photo prise à la prison d’Abou Ghraïb en Irak, la prison de tous les excès où l’on voit un homme à genoux aux yeux hagards le visage ensanglanté, qui vient sans doute de subir un interrogatoire musclé avec en premier plan le pistolet d’un soldat irakien et en toile de fond des GIS américains. Beaucoup d’informations dans cette image, comme dans les autres d’ailleurs. Nachtwey arrive à mêler plusieurs situations dans une seule image, d’où la richesse de son travail.