Comment faites-vous pour « recontextualiser » les choses ?
La mise en scène, signée Sally Micaleff, est très sobre. Le décor d’Yvan Bruyère est minimaliste. Nous sommes comme dans un désert. Sont néanmoins projetées des vidéos pour habiller certaines scènes. La musique qu’a composée Amine Bouhafa, auteur de la bande-son du film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, en 2014, joue un rôle important. (Ce spectacle sera accessible en direct et gratuitement via l’application du théâtre).
Qu’est-ce qui vous pousse à vous confronter à ce sujet ?
Je veux permettre aux spectateurs de découvrir la vie de Muhammad sans tout le fatras idéologique qui l’encombre. J’aimerais qu’on puisse découvrir cet homme sans plaquer sur lui tout ce que charrie notre imaginaire contemporain. Il a vécu au VIIe siècle de notre ère, à une époque où n’existaient ni le concept d’État ni celui de nation. Il est important de « recontextualiser » les choses, comme on dit, sans projeter sur cette figure historique ce que nous vivons aujourd’hui. Et, inversement, sans vouloir imposer à notre époque des aspects de la tradition qui remontent à plus de mille quatre cents ans.
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