INTERVIEW | NICOLAS SENE – « LE BRUIT DE MA VILLE EN FOND, TOUJOURS »

Le quartier Pablo Picasso vu depuis le parc

Le quartier Pablo Picasso vu depuis le parc

Tu as été surpris par la proximité de ces deux banlieues lointaines?

Quand je dis qu’on se ressemble, je parle de la relation qu’a Nanterre avec le cœur de Paris et de celle qu’a Pikine avec Dakar. Ce que j’ai réalisé c’est que dans les deux cas il y a de l’indifférence, qu’on reste dans nos bulles et que la cassure banlieue-grande ville est vive, quoi qu’on puisse en dire. Mais qui nous dicte de rester dans nos mondes ? Pour moi c’est juste une question d’envie. Rien ne nous empêche de passer de l’autre côté du périph, rien ne nous empêche de sortir et de s’ouvrir, de rencontrer et de kiffer. Rien ne nous empêche non plus de faire un projet ensemble, de créer et d’apprendre. C’est un peu bateau ce que je dis mais la réalité c’est qu’au fond on veut tous subvenir à nos besoins en faisant ce qu’on aime. Alors oui venir de Nanterre ou de Pikine nous prive parfois des moyens nécessaires ou même juste des idées qui feront qu’on passe le cap, mais l’envie reste une option qu’on néglige trop souvent. On a besoin de booster ces envies, ou que quelqu’un les booste pour nous.

«Ce que j’ai réalisé c’est que dans les deux cas il y a de l’indifférence, qu’on reste dans nos bulles et que la cassure banlieue-grande ville est vive, quoi qu’on puisse en dire. Mais qui nous dicte de rester dans nos mondes ? Pour moi c’est juste une question d’envie.»

Nicolas Sene devant une des Tours Nuages de son quartier Pablo Picasso

Nicolas Sene devant une des Tours Nuages de son quartier Pablo Picasso