Inefficace, coûteux, mortel, l’emmurement du monde se poursuit

Son entretien a été évalué à 8,5 milliards sur 20 ans : il s’agit donc d’une gigantesque infrastructure publique, un peu l’équivalent d’une gigantesque autoroute, qui ponctionne les finances publiques d’un pays et forcément le revenu global disponible (que le financement soit public ou partiellement privé).

Ce poids financier est donc aussi un poids économique, qui pèse tant sur le revenu global du pays, que sur l’économie locale. Celle-ci, souvent substantiellement affectée par le ralentissement et la redéfinition des échanges transfrontaliers – légaux ou pas –, est parfois placée sous respirateur artificiel, via l’arrivée de contingents militaires ou de patrouilles, d’équipes de construction, et des services afférents (restauration, hôtellerie, etc.).

L’emmurement du monde : un coût humain

Des migrants près du mur frontalier entre le Mexique et les États-Unis. qbac07/FlickrCC BY-NC

À ce coût économique s’ajoute une composante humaine. En effet, il y a une corrélation de facto entre la fortification des frontières et le nombre d’individus qui meurent en tentant de les franchir. Aux États-Unis, où les groupes communautaires sont actifs et veillent à obtenir et divulguer l’information, 6 000 cadavres ont été recensés depuis 16 ans dans les déserts frontaliers.