Hugo Micheron (@MicheronH) : "Ce que fait Daesh, c'est de jouer la carte des grands nombres, et donc d'accueillir des femmes en son sein […] elles ont un rôle majeur de recrutement, par leur seule présence" #le79Inter pic.twitter.com/BOB1m1mn8J
— France Inter (@franceinter) January 8, 2020
Le troisième territoire est celui de la prison : « Quand ils arrivent en prison, ils s’identifient par rapport aux allégeances des uns et des autres. Pour l’administration pénitentiaire ce sont tous des terroristes. Mais eux, parfois, se sont combattus entre eux, et donc la prison devient un espace de recomposition des rivalités moyen-orientales. Cela devient un espace d’enjeu pour le contrôle des groupes« , explique Hugo Micheron.
Les prisons, du fait des regroupements de djihadistes qui s’y produisent, vont devenir une sorte d’ordre monacal dans lequel ils s’endurcissent idéologiquement.
« C’est le seul lieu où j’ai rencontré des individus structurés idéologiquement, et qui se projetaient dans l’après Daech. Ces individus que j’ai rencontrés à partir de l’été 2016, avaient compris que Daech était terminé en Syrie, et qui avaient identifié que les revenants étaient de plus en plus nombreux, et donc que l’espace principal du djihadisme devenait les prisons« , précise-t-il. « Le djihadisme, ce n’est pas n’importe qui, n’importe où. C’est un construit. Dès que l’un baisse un peu la garde, il a un voisin de cellule qui va le remonter comme un coucou. La pénitentiaire n’a pas 36 leviers pour ça : soit le regroupement, on coupe ces individus des droits communs pour éviter la prolifération des idées djihadistes vers la détention ordinaire. Soit on casse ces noyaux, on les répartit dans différentes, prisons, au risque de la contamination« .