« Son sens de la justice et sa quête de la vérité le conduisent parfois à des jugements excessifs. Mais c’est un homme sincère, fondamentalement croyant et profondément attaché au message du Coran », expliquait en 2006 son ami le père Michel Lelong.
Talbi était un humaniste : « La sagesse nous commande de laisser à chacun sa lecture de toutes les Écritures, qu’elles soient divines ou humaines. Ce qui importe, c’est que cela ne nous empêche pas d’être parfaitement respectueux l’un vis‑à-vis de l’autre, chacun selon sa conviction », écrivait-il dans Penseur libre en islam. Un intellectuel musulman dans la Tunisie de Ben Ali (2002).
Durant deux siècles, les musulmans vécurent très bien sans charia. Elle n’oblige aucun musulman en son âme et conscience
Petit homme sec au regard vif caché derrière de grosses lunettes, à la voix fluette et ferme, Talbi a toujours été sans concessions avec le pouvoir. Refusant d’être un intellectuel du sérail, il prend ses distances avec Ben Ali dès la fin des années 1980.