Mais il était d’abord un homme libre. À la fois ouvert à l’altérité et radical dans ses principes, Talbi disait justement puiser sa liberté dans le Livre, y forger sa détermination et sa pensée, en rappelant que « la ikraha fiddin » (« il n’y a nulle contrainte en religion ») – Coran, II, 256.
Attaché à un retour aux fondamentaux à partir d’un renouvellement centré sur le contenu du texte sacré, il dénonçait la charia, qui codifie la vie publique et privée des musulmans, comme étant cause d’immobilisme, une « œuvre humaine désuète et figée qui n’a aucun poids » et incompatible avec la modernité. Sa liberté de ton, de parole et ses prises de position lui ont valu de nombreuses inimitiés, jusqu’à des menaces de mort.
Une lecture innovante de l’islam
Fin lettré en arabe et en français, il a fait face à toutes les attaques avec courage et conviction, persistant à lutter contre les intégrismes de tout bord par la rénovation de la pensée musulmane et par une lecture innovante de l’islam, qui était au centre de ses travaux.