F. B. : La cité islamique est basée sur cette séparation des tâches : la mort pour les hommes, la maternité pour les femmes. Si les femmes se mettent à combattre, une partie importante du pouvoir des hommes disparaît. Les hommes sont les maîtres parce qu’ils sont prêts à mourir et ils n’acceptent pas de partager cette fonction.
Il y a donc une dimension politique chez ces femmes ?
F. K. : Cette dimension existe mais de manière moins prononcée que chez les hommes. Il y a une inversion des symboles, une anthropologisation des rapports de soi à soi et à l’autre centré sur l’homme. Et la mort devient la pierre de touche de l’authenticité. On est exactement dans l’inverse du «Faites l’amour, pas la guerre», le jihadisme apparaît en cela comme un anti-Mai 68. On valorise la guerre et on affirme la volonté de mettre des limites à la sexualité débridée des hommes.