Aujourd’hui, ce collègue, c’est mon mari.
L.C.: Que représente le fait d’être une femme policière et noire en Espagne ?
C.A.E.O.: Je ne fais aucune différence avec une policière blanche, mais il est vrai que c’est une grande fierté d’être une femme policière et et de surcroît noire, en dépit des préjugés qui existent dans notre société.
L.C.: Compte tenu du fait qu’il y a peu de personnes de couleur au sein de la police, quelle est la réaction des gens lorsqu’ils te voient ? Et comment réagissent les policiers eux-mêmes ?
Pour les gens de l’extérieur et pour les collègues, je suis un cas peu banal. On m’a souvent demandé si j’étais espagnole. Je peux comprendre que des personnes qui ne font pas partie de la profession te posent cette question car ils ne connaissent pas les pré-requis pour se présenter au concours, mais lorsque ce sont mes collègues qui la posent, cela me choque davantage.
L.C.: La Police Nationale est très critiquée, et entre autres choses, on l’accuse de racisme en raison des contrôles au faciès. Étant donné que tu y travailles, que penses-tu de ces critiques ?
Moi, j’ai fait des missions de police en uniforme sur le terrain, et j’ai donc dû contrôler voire même arrêter un étranger qui a fini par me traiter de raciste, et me dire que je l’arrêtais ou le contrôlais parce qu’il était noir.