L’avortement est un cas exemplaire de ce qui se passe en Hongrie. Sur le papier, il est toujours possible d’avorter. Mais il est désormais inscrit dans la « loi fondamentale » (qui a remplacé en avril 2011 la constitution) que « la vie humaine est protégée dès le moment de la conception ». Pour intimider les cliniques qui permettent les avortements médicamenteux, les autorités ont diligenté des enquêtes sur leurs activités. L’année dernière, le gouvernement a aussi annoncé qu’il débloquerait 7,8 milliards de forints pour l’Hôpital pour enfants de Bethesda et pour l’Hôpital de l’ordre des Hospitaliers à Buda… Deux institutions qui se sont engagées à ne plus pratiquer d’avortements. Relation de cause à effet ? C’est ce qu’affirment certains journalistes et militants. Et bien que Bruxelles autorise désormais la contraception d’urgence sans passer par la case médecin, elle n’est possible en Hongrie que sur prescription. Avorter revient à s’embarquer dans un parcours du combattant. Même les filles mineures enceintes sont maintenant incitées à conserver leur enfant : elles n’ont pas besoin de l’accord des parents pour le garder… mais elles en ont besoin pour avorter.
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