En Hongrie, on apprend que « les garçons et les filles n’ont pas les mêmes aptitudes intellectuelles »

« Les stéréotypes omniprésents et flagrants, y compris chez certains dirigeants politiques, présentant les femmes comme inadaptées au pouvoir politique et l’insistance sur le rôle de la femme comme principalement épouse et mère, sont extrêmement alarmants. »

Même son de cloche du côté de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres du Parlement européen qui, après sa visite en Hongrie du 12 au 14 février dernier, avait écrit dans son rapport : « Nous sommes très préoccupés par le fait que l’engagement civique des femmes soit délibérément miné, voire criminalisé. »

Liste noire

Parmi les nombreuses publicités anti George Soros qui s’affichent dans les rues de Budapest depuis qu’il est devenu l’ennemi à abattre du gouvernement hongrois, on pouvait apercevoir l’an dernier une caricature antisémite du philanthrope représenté devant une meute de chiens en furie à l’effigie des directeurs d’ONG hongroises prêts à se jeter sur une famille aux cheveux blonds. Le directeur de PATENT, l’ONG de Julia Spronz, faisait partie des chiens. Depuis 2013, cette association figure sur une liste noire des ONG considérées comme ennemies du pays par le gouvernement. Les intimidations et pressions de toutes sortes sont constantes. « On a été l’objet d’investigations ces dernières années car on était financé par le fonds norvégien pour la société civile. Ça a été très éprouvant, on a dépensé beaucoup de temps, d’énergie, d’argent à leur prouver qu’on n’avait rien à se reprocher », raconte la militante.