Cela provient probablement du fait que les diverses théories du complot sont généralement étudiées comme si elles composaient un ensemble homogène de croyances auxquelles un même individu à la mentalité complotiste pourrait indifféremment adhérer. Or, cette homogénéité supposée des théories du complot semble erronée.
Avec mes collègues, nous montrons en effet dans une étude à paraître qu’il existe des groupes distincts de théories du complot qui n’intéressent manifestement pas les mêmes personnes. Il n’est donc guère surprenant de ne pas parvenir à déceler le profil sociologique typique des tenants du conspirationnisme, puisqu’il n’existerait pas un seul, mais plusieurs profils différents, chacun correspondant à un groupe spécifique de théories du complot.
Mieux comprendre les raisons du succès des théories du complot et déterminer quelles sont les populations les plus susceptibles d’y succomber sont des objectifs importants. En effet, si certains récits conspirationnistes, comme le moon hoax, paraissent bien inoffensifs, d’autres peuvent représenter une forme de danger.