Égypte : Toutânkhamon, nouvelle victime du complotisme

Des « antiracistes » réclament l’interdiction de l’exposition « Toutânkhamon » à Paris, car son origine africaine serait cachée. L’égyptologue Bénédicte Lhoyer réagit à ses thèses complotistes

entretien réalisé par Laureline Dupont publié sur le site du point.fr, le 12 04 2019

Inaugurée il y a moins d’un mois, l’incroyable exposition « Toutânkhamon » à la Grande Halle de la Villette fait déjà l’objet d’une controverse que l’on qualifierait volontiers d’« ubuesque » si elle n’était pas aussi et avant tout dangereuse. À l’heure où un petit groupe d’individus dits « antiracistes » parvient à obtenir la censure des Suppliantes d’Eschyle, d’autres, issus des mêmes mouvances, réclament l’interdiction de l’exposition « Toutânkhamon », dont les égyptologues et commissaires d’exposition tenteraient de cacher l’origine africaine. Selon eux, le célèbre pharaon était noir, tout comme l’ensemble des habitants de l’Égypte ancienne. Une théorie bien connue des sites complotistes et des égyptologues français, qui observent depuis plusieurs années sa propagation, y compris dans leurs salles de cours.