« dislike mob », la statégie de la fachosphère en ligne pour détruire l’information qui la gène

En poursuivant mes recherches, je découvre que ces trolls savent également chercher du soutien auprès de forums d’extrême-droite étrangers. Ils demandent par exemple à leurs confrères de l’Alt Right américaine de se joindre à eux pour pourrir la vidéo, le tout accompagné de messages racistes et haineux.
Ayant relayé mes interrogations sur Twitter, la meute surgit aussi sur ce réseau et m’inonde de messages.
En quelques heures je me retrouve donc avec une chaîne YouTube à moitié morte et un compte Twitter inutilisable. 
Cette expérience m’a laissé pétrifié. Pas parce que je me suis senti véritablement agressé par cette campagne – les insultes venant de cette horde raciste ne me touchent pas. Mais parce qu’elle m’a fait réaliser le pouvoir de ces quelques milliers de trolls sur l’univers de l’information. YouTube, Twitter, Facebook, sont les médias les plus influents aujourd’hui (même s’ils ne se reconnaissent pas comme tels). Les jeunes, mais pas que, voient le monde en grande partie à travers leur prisme. Si YouTube dit que la Terre est plate, que les immigrés nous submergeront en 10 ans, ou que les vaccins sont mortels, cette pensée s’insinue peu à peu dans les esprits.
Alors que faire? J’ai contacté YouTube pour leur faire part du problème. Je sais qu’ils n’ignorent rien de ces campagnes de dislike (dislike mob), qui ont débuté aux États-Unis. Que m’ont-ils répondu ? Qu’ils prennent le problème « très au sérieux ». Mais que la seule aide qu’ils pouvaient m’apporter était de me proposer un tuto pour mieux modérer les commentaires sur ma chaîne. Je les alerte sur ce qui selon moi est un problème clef au sein de nos démocraties modernes et ce serait ça leur réponse ?
Désormais, YouTube ne me répond plus, et pour être honnête je ne sais plus bien comment faire avancer les choses. Et pourtant cette expérience m’a fait réaliser à quel point les choses doivent changer.