L’argument rappelle l’expérience de la première femme présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf. Au sortir de la guerre civile qui ravagea le pays pendant onze années, celle qu’on appela la « Dame de fer » avait pressenti l’importance stratégique de capter le vote des femmes.
Elle sillonna les campagnes les plus reculées pour porter son message auprès de celles qui avaient survécu aux atrocités commises pendant les deux guerres civiles. Contre toute attente, le vote des femmes pour une femme (avec « Vote for a Woman » comme slogan) concrétisa l’alternative à un pouvoir masculin, intimement associé à la brutalité de la guerre.
Le poids du joug gouvernemental
L’ascension des femmes politiques en Afrique subsaharienne est récente et demeure précaire. Une telle émancipation pourrait même paraître incongrue si l’on songe qu’à la patriarchie s’ajoute un pouvoir à tendance autoritaire. Au Kenya et au Rwanda, où des élections générales se sont déroulées les 4 et 8 août derniers, l’influence grandissante des femmes parlementaires et sénatrices montre aussi des lignes de faille.