Jouer dans des prisons ou donner des stages aux enfants palestiniens en Cisjordanie, ce ne sont que quelques-uns des projets engagés de l’Orchestre de chambre de Paris. La plus récente initiative des musiciens les mène dans des centres d’accueil d’immigrants où ils collectent des chansons du monde entier pour une création musicale participative.
C’est l’histoire d’un échange entre musique classique et chant populaire, entre musiciens basés à Paris et immigrés venant du monde entier. Un projet qui a commencé à se mettre en place en automne dernier sous le titre Chansons migrantes, à l’initiative de l’Orchestre de chambre de Paris.
Ce qui se passe dans notre société
« L’idée du projet était de s’inspirer de ce qui se passe dans notre société aujourd’hui et de voir comment un artiste pouvait être sensible à la question migratoire, souligne Chrysoline Dupont, déléguée artistique de l’ensemble. Je crois qu’on a tous été assez frappés par le flux de migrants qui arrivent à Paris et en France depuis maintenant un an et demi, qui essaient de s’intégrer dans ce pays et qui passent beaucoup de temps dans des centres d’apprentissage du français. C’est là qu’on les a rencontrés et collecté leurs chansons, souvent des chansons de leurs pays d’origine. »
Les chants de leurs pays
Ils viennent d’Irak et de Syrie, d’Érythrée et du Soudan, de Chine, de Colombie et d’Ukraine. Leurs chants ont nourri la création d’un jeune compositeur français, Pierre-Yves Macé, des chants enregistrés ensuite par des collégiens parisiens : « Nous sommes très fiers de faire ce travail. » « Ça nous touche. » « Nous sommes émus. » « C’est très très important, parce que c’est pour montrer qu’on est là, qu’on les soutient. » « Ils sont dans la rue comme ça là, il faut les aider parce que ça nous fait de la peine. » « Madame, c’est la famille [rires]. »
Le résultat est à découvrir le 4 mai au Musée de l’histoire de l’immigration à Paris.