Au Brésil, le rituel de protection pour “fermer le corps” relie les différentes traditions religieuses

Lampião, ao centro, e sua esposa Maria Bonita, à direita, por volta de 1936. Foto: Benjamin Abraão Moto/domínio público

Lampião, au centre, et son épouse Maria Bonita, à droite, vers 1936. Photo: Benjamin Abraão Moto/domaine publique

En plus de réciter des prières de protection, Lampião était bien connu, autant de ses amis bandits que de ses ennemis, pour sa capacité à voir “au-delà”. Et ses ennemis des Forces Volantes, des soldats engagés pour lutter contre les bandits, prenaient au sérieux l’interprétation de ses rêves. Dans le livre “Lampião: Senhor do Sertão” [Lampião : Seigneur du Sertão], l’auteure Elise Grunspan-Jasmin ajoute :

    • Lampião ne possédait pas seulement le don d’interpréter les signes annonciateurs de bonne fortune, de danger ou de disgrâce. Il se disait qu’il était doté d’une intuition de devin, et, d’après quelques uns de ses compagnons, d’un “sixième sens” : il “voyait” ce que les ennemis voulaient dissimuler et aussi ce que personne n’avait la possibilité de “voir”.

Malgré ses prières quotidiennes de protection, Lampião, se sentant probablement invincible pendant son règne de 16 ans en tant que hors-la-loi le plus célèbre du Brésil, finit par être trahi, et fut assassiné par des troupes de police. Son corps “fermé” fut littéralement ouvert et une partie fut exposée publiquement afin de donner l’exemple aux autres qui auraient pu s’inspirer de sa cause. On peut dire que sa mort est la preuve que le rituel du corps fermé ne fonctionne pas, mais peut-être que ses deux décennies en tant que hors-la-loi prouvent le contraire.

Une issue pour ceux qui souffrent le plus

Le plus intéressant n’est peut-être pas le fait que le rituel du corps fermé survive ou meure avec certaines personnes, mais qu’il survive culturellement à travers les siècles, même pratiqué par des descendants de deux groupes sociaux complètement différents.