Toulouse : auprès de Nicolas et Caroline, Mohammad, réfugié afghan, a trouvé une famille

Pendant 16 mois, via le programme « J’accueille » Nicolas et Caroline Moreau ont accueilli Mohammad, réfugié afghan dans leur appartement toulousain situé dans le quartier Rangueil. « Nous avons été très secoués par ce qu’il s’est passé en Syrie en 2015. On s’est demandé comment on pouvait faire pour aider des exilés. On a trouvé l’association Singa et on s’est inscrit », explique Nicolas.

article par Julie Philippe publié sur le site ladepeche.fr le 22 09 2021

Après une formation de quelques heures et quelques mois d’attente, le couple de quadragénaires rencontre un jeune réfugié afghan autour d’un verre au début de l’année 2019. Le contact se passe bien et le jeune homme, alors âgé de 23 ans, s’installe chez le couple à la fin du mois de février. « Il y avait la volonté d’aider et d’accueillir une partie de la misère du monde. Contrairement à ce qu’on entend souvent, la France peut en accueillir une partie », souligne Nicolas.

« Ils sont comme ma famille »

Lorsqu’ils se rencontrent, Mohammad est en France depuis 2017 après un périple de deux ans à travers le Moyen Orient et l’Europe. Après avoir traversé de nombreux pays à pied, en bus, ou sous un camion, l’exilé est sauvé de justesse de la noyade lors de la traversée de la Méditerrannée. Le néotoulousain, tout en pudeur et sourire, ne s’étend pas sur ces mois d’exil. Quoi qu’il en soit, ses pas le mènent dans la Ville rose. Pendant près d’un an et demi, le couple et leur protégé cohabitent sans fausse note. Le jeune homme fait un service civique, prend des cours de français, trouve un petit boulot. Il part à la découverte de la région avec ses nouveaux amis.

Mohammad travaille dans la restauration. Il pense se lancer dans une formation de plombier ou de coiffeur dès l’année prochaine.

« Chacun s’enrichit mutuellement des différences de l’autre. Mohammad nous a appris beaucoup de choses, la géographie de l’Afghanistan, les difficultés à vivre dans ce pays, et une ouverture sur le monde. On a rencontré ses copains. C’était un vrai partage pendant un an et demi. Aujourd’hui, on continue à se voir. » Du côté de Mohammad, l’engouement est le même. « J’ai appris plein de choses en vivant chez Nicolas et Caroline : l’informatique, la langue. Ils sont comme ma famille. On continue à se voir. »

Depuis l’arrivée des Talibans en Afghanistan, le trio est des plus mobilisés. La mère et le frère de Mohammad ont travaillé pendant de nombreuses années dans la police et ont contribué à l’arrestation de plusieurs Talibans, leurs vies sont donc menacées. « J’aimerais qu’ils puissent venir en France. Nous avons déjà perdu 4 membres de notre famille à cause des Talibans. Cette situation me stresse. » Dans les mois à venir, des réfugiés afghans seront probablement accueillis à Toulouse, Nicolas et sa compagne espèrent en héberger de façon provisoire. Les familles volontaires peuvent s’inscrire pour rentrer dans le programme lancé par Singa. Depuis 2019, il a permis à une dizaine de foyers toulousains d’accueillir des réfugiés. Ces dernières semaines, une vingtaine de nouvelles inscriptions ont été recensées en Haute-Garonne. Outre les Afghans, les nationalités les plus représentées sont les Soudanais, les Erythréens et les Syriens.

Pour contacter l’antenne toulousaine : contacttoulouse@singa.fr ou leur écrire via leur page Facebook.
« J’accueille », un programme lancé par l’association Singa, permet à des familles françaises d’accueillir des réfugiés chez elles pendant plusieurs mois. Mohammad, un jeune afghan de 25 ans en a bénéficié. Depuis l’arrivée des Talibans en Afghanistan, plusieurs familles toulousaines ont indiqué vouloir faire partie du dispositif.