Une autre polémique concerne les relations du Prophète avec les femmes. Mahomet était-il féministe, comme d’aucuns l’affirment, ou a-t-il au contraire contribué à figer la condition féminine dans des normes archaïques ?
On ne peut pas parler de normes archaïques : c’était celles de cette époque et de cette société. Je dirais qu’il a été relativement favorable aux femmes, sauf en politique, domaine réservé des hommes. Dans l’économie de survie qui était celle de l’Arabie aride, il arrivait, en cas de famine, notamment chez les nomades, que l’on supprime les nouveau-nées ; on leur préférait les garçons, car ils étaient les futurs défenseurs de la tribu. Mahomet, dont seules les filles sont arrivées à l’âge adulte, a dénoncé ce comportement (Coran 16, 58-59).
De même, on glose souvent sur le fait rapporté par la tradition musulmane qu’il aurait épousé Aïcha alors qu’elle n’aurait eu que 9 ans. Mais c’est ce qui se faisait à l’époque. Le mariage était un moyen de contracter une alliance. En Occident, on faisait de même avec les mariages royaux sous l’Ancien Régime. Il ne s’agissait nullement de pédophilie, puisque le mariage n’était jamais consommé avant la puberté. On ne peut porter de jugement de valeur sur des sociétés qui ne sont pas les nôtres.