Mahomet a-t-il pensé fonder une religion universelle ?
Bien sûr que non ! C’était au-delà de ses horizons de pensée. Mahomet s’adresse initialement à sa seule tribu. A partir du moment où il est banni, son horizon s’élargit. Mais cela ne va pas au-delà de sa société. C’est d’un point de vue tribal que Mahomet réussit à rallier ses contemporains, pas en tant que prophète.
Avant sa mort, il réussit à mettre sur pied, non un Etat musulman, mais une confédération tribale conforme au modèle politique que lui permet sa société. La socialité tribale reposait sur le principe de l’alliance. Mahomet est obligé de se plier à ce jeu. On attendait de l’allié divin qu’il garantisse à la fois la sécurité des tribus, leurs moyens d’existence et si possible leur expansion. Le Coran ne se lasse pas d’apporter des assurances sur ce plan.
Après la mort de Mahomet, en 632, le moteur des conquêtes que l’on dit « musulmanes » mais qui sont, en réalité, une expansion tribale, repose sur la conviction que l’allié divin donne la victoire. Quand cette victoire se concrétise, la conquête ne peut que s’étendre tant qu’elle ne rencontre pas d’obstacle.