A quand la diversité sur grand écran ?

« Fondu enchaîné », comme on dit dans le 7ème art. Un soir de pluie, un petit théâtre de la rue de Charonne voit arriver une petite foule. Cette dernière est venue voir « Je suis le prochain », une pièce écrite et mise en scène par Mickaël Délis. Là aussi, on décèle de la finesse et de l’émotion dans le jeu proposé par des comédiens tels que Vladimir Perrin ou encore Yassine Houicha. Un cru qui passe du théâtre au cinéma avec une certaine aisance, Yassine Houicha ayant par exemple fait partie, lui aussi, du casting du film Divines. Ce dernier est purement et simplement « tombé amoureux » d’Houda Benyamina qui l’a grandement aidé dans sa carrière. « Je n’y croyais pas plus que ça, mais Houda a cru en moi avant moi-même. C’est sa force ». Même si Yassine trouve que « c’est plus dur pour certains que pour d’autres », il nuance son jugement par rapport à celui, tranché, de Souleymane Sylla : « Le cinéma reste tout de même accessible, j’ai pu faire des démarches,  pour ma part je sens que je peux jouer des registres et des rôles différents, mais c’est vrai qu’il faut tout de même faire attention à ne pas se laisser enfermer dans des cases dans lesquelles on ne sort plus ».

Imaginer le cinéma de demain

« Houda a beau avoir été honorée dans des cérémonies de renom, ça ne l’empêche pas de retourner à Grigny, d’aller voir les jeunes un par un, de les accompagner, les aider ». Ces mots sont ceux de Vladimir Perrin, un réalisateur qui intervient régulièrement dans le cadre de « Master class » organisées par l’association 1 000 visages. « Dans un monde où on voit bien que les sociétés se divisent, 1 000 visages donne la promesse d’un monde meilleur, au moins par l’image », dit-il dans un ton où l’on ne décèle pas trop d’emphase malgré la sonorité lyrique du propos. Au-delà de placer des jeunes espoirs issus de la diversité dans les fauteuils rembourrés des festivals du cinéma français, 1 000 visages se démarque donc par sa dimension sociale. L’organisme organise régulièrement des ateliers sur les thèmes du harcèlement ou du racisme. Farès Ben Maouya, salarié de l’association qui, à 23 ans, a déjà réalisé un long-métrage et prépare actuellement son 6ème court, insiste sur ce point.