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Le père Patrice Gaudin, curé de la paroisse du Christ-ressuscité, à Bondy (Seine-Saint-Denis), le 31 mars 2021. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »
« Il n’y a plus de ressort, les gens sont tétanisés, comme en léthargie, note le père Patrice. Le chômage partiel payé à 80 % a des conséquences. Ici, avec 50 euros, on fait des choses. Quand ces 50 euros disparaissent, cela fait beaucoup de choses qu’on ne peut plus faire. » Le travail au noir s’est tari. Les chauffeurs Uber ont perdu une bonne part de leur activité. La solidarité compense en partie. « L’individualisme, c’est un truc de Gaulois, résume le curé avec son sens étonnant des formules. Ici, grâce à Dieu, vous ne crèverez pas de faim, vous ne dormirez pas dehors comme on peut le voir à Paris. Il y aura toujours quelqu’un pour vous donner quelque chose. Mais cela tient sur un fil tellement fragile. »