A Bondy (93), la grande faucheuse des inégalités inquiète presque autant sinon plus que le virus.

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A Bondy, la grande faucheuse des inégalités inquiète presque autant sinon plus que le virus. « Une crise économique provoque des morts différés. La différence est qu’on ne les montre pas en réanimation », résume le docteur Guy à l’issue d’une semaine de 70 heures de travail. Cela fait des décennies que la misère tue à Bondy aussi sûrement qu’un coronavirus. L’espérance de vie y est plus faible qu’ailleurs (78,9 ans pour les hommes, 84,3 ans pour les femmes, presque deux ans de moins en moyenne qu’à Paris). Certaines maladies chroniques y sont plus fréquentes. Le diabète, par exemple, avec un nombre de prises en charge 50 % plus élevé que dans le reste de la région. Ou le tabac, cette drogue légale d’abord consommée par les pauvres, qui fait en moyenne 35 morts par an sur la commune, selon les chiffres de l’Observatoire régional de la santé (ORS). Les pathologies liées à l’alcool représentent, elles, douze morts par an en moyenne − et encore, une large partie de la population est musulmane et ne boit pas d’alcool.