Composante de notre triptyque républicain, la fraternité semble être l’enfant oublié de notre devise, derrière la liberté et l’égalité. Elle est de plus absente de l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : si les hommes naissent libres et égaux en droit, ils ne naissent pas frères.
Si aucun juriste ne conteste la valeur juridique des principes de liberté et d’égalité, fondements d’un volume abondant de textes nationaux et internationaux, quand il s’agit d’attribuer une dimension juridique à la fraternité, leurs voix se font plus divergentes. Certains nient son contenu normatif et ne lui attribue qu’une puissance politique et symbolique. Ce terme désignerait alors le lien qui unit les personnes partageant un même idéal dans une communauté de valeur et de principes.