Par Nicolas Journet. Publié le
Une étude de l’Ined publiée en février 2017 fait état du niveau d’instruction des immigrés installés en France et en Autriche.
L’image qui s’en dégage est à la fois plus contrastée et plus positive que celle qui est souvent associée à leur condition. La comparaison s’établit de deux manières. D’abord, avec le niveau des populations du pays d’accueil. En France, 27 % des natifs ont un diplôme supérieur au baccalauréat. Chez les immigrés (de plus de 18 ans), ce pourcentage est très variable selon le pays d’origine. Il peut nettement dépasser celui des natifs, par exemple chez les Chinois (43 %), les Roumains (37 %), les Vietnamiens (35 %), les Polonais (33 %), l’égaler (27 % chez les Sénégalais), lui être un peu inférieur (22 % chez les Tunisiens, 19 % chez les Marocains), voire très inférieur (7 % chez les Portugais, 9 % chez les Turcs). Dans le même temps, la part des personnes peu ou pas du tout instruites est souvent plus importante chez les immigrés que chez les natifs. Une autre comparaison montre que, dans la plupart des cas, les immigrés ont un niveau d’instruction supérieur à celui de la majorité de la population de leur pays d’origine : sauf pour la Serbie, la Turquie, le Portugal et la Roumanie, « en général les personnes qui émigrent vers la France sont plus souvent diplômées du supérieur et moins souvent sans instruction que les individus du même âge et du même sexe dans leur pays de naissance. (…) Leurs niveaux d’instruction contrastent donc sensiblement avec la précarité de la situation de nombre d’entre eux sur le marché du travail et du logement », concluent les auteurs. En Autriche, la situation est sensiblement la même. Ces constats donnent à réfléchir. Contrairement à une formule malheureuse et souvent reprise, un migrant n’est pas nécessairement un représentant de la « misère du monde ».