la République n’est plus l’idée dominante” et que le “renversement populaire est inéluctable” face à un gouvernement “génocidaire”, coupable d’avoir proposé “un vaccin qui tue”
TERRORISME – Le projet était baptisé “Opération Azur”. L’ancien cadre du MoDem Rémy Daillet, figure du complotisme, prévoyait de mener un coup d’État et de s’emparer du palais de l’Élysée, selon nos confrères du Parisien, BFMTV et Europe 1.
article de l’Agence France Presse publiée sur le site huffingtonpost.fr, le 28 10 2021
Déjà incarcéré dans l’affaire de l’enlèvement de la petite Mia, l’homme de 55 ans a été mis en examen vendredi 22 octobre pour des soupçons de projets d’attentat et de nouveau écroué. Cela porte à quatorze le nombre de personnes appartenant à l’ultradroite mises en examen dans cette affaire.
Selon des sources proches du dossier interrogées par l’AFP la semaine dernière, Rémy Daillet est soupçonné d’être “le cerveau” d’un groupe projetant des actions violentes.
Il est accusé d’avoir envisagé des “projets de coups d’État et d’autres actions violentes”, dont un attentat contre une loge maçonnique de l’est de la France. Et désormais ce projet de coup d’État.
Des e-mails envoyés aux parlementaires
Selon nos confrères, c’est une enquête de la DGSI qui a permis de mettre à jour ce projet. Dès le mois d’avril, le complotiste avait envoyé des e-mails à plusieurs sénateurs et députés, dont seul l’un d’entre eux l’avait signalé. Il y assurait que “la République n’est plus l’idée dominante” et que le “renversement populaire est inéluctable” face à un gouvernement “génocidaire”, coupable d’avoir proposé “un vaccin qui tue”.
Pour ce projet tentaculaire, dont l’idée à commencer à germer dans l’esprit de Rémy Daillet en 2020, alors qu’il se trouvait en Malaisie, le quinquagénaire aurait fait appel à plusieurs anciens militaires, dont Christophe M., “un ancien lieutenant-colonel de l’armée de terre décoré de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite”.
Au total, Rémy Daillet aurait établi une organisation de 300 partisans, répartis sous le commandement de chefs de région, pour mener à bien ce projet, déjà bien avancé, selon Le Parisien.
Lire aussi : Qui est Rémy Daillet, le gourou complotiste suspecté d’avoir fomenté un coup d’État ?
Le jour de l’attaque, Rémy Daillet ambitionnait de réunir toutes “ses troupes” avec des boucliers et des bombes artisanales. Des postes tels que “voltigeurs” ou “grenadiers” étaient déjà déterminés et leurs missions déjà connues. Certains auraient eu pour mission “d’occuper les forces de l’ordre” pendant que les autres attaquent différents bâtiments: non seulement l’Élysée, mais aussi l’Assemblée, le Sénat ou encore le ministère des Armées.
La prise d’une chaîne de télévision ou de radio prévue dans l’ « opération Azur »
Selon BFMTV, ces assaillants envisageaient aussi de “s’en prendre à des centres de vaccination contre le Covid-19 et à des antennes 5G”. Au même moment, une chaîne de télévision ou une radio devait être occupée pendant plusieurs heures afin de diffuser des messages de propagande.
Grâce à des listes retrouvées sur des adresses ProtonMail, les enquêteurs ont découvert des profils pour le moins surprenants: “beaucoup de policiers, gendarmes et militaires en activité, y compris à l’étranger, et dont certains affichaient leur volonté claire d’en découdre avec l’exécutif, un maire connu pour ses propos polémiques, des médecins, une avocate du barreau de Paris qui appelle à ‘agir vite’”, indique Le Parisien.
Sollicité par BFMTV, l’avocat de Rémy Daillet conteste tout projet d’action terroriste.
Ancien cadre du MoDem dont il a été exclu en 2010, installé en Malaisie depuis plusieurs années, Rémy Daillet ignorait “l’existence de ce mouvement et de ses activités, sans lien avec son organisation politique”, assure son avocat.
Il avait été arrêté fin mai avec sa compagne et leurs trois enfants. La famille avait été expulsée par les autorités malaisiennes en raison de visas expirés.