« Dans quelques semaines, quelques mois, nous aurons besoin de solidarité pour que ces personnes puissent s’intégrer dans notre pays », confie sur franceinfo Pierre Henry, le président de France fraternités
article publié sur le site francetvinfo.fr le 22 08 2021
« À chaque fois qu’il y a un évènement de cette nature dramatique, il y a une grande émotion. Au-delà de l’émotion, nous aurons besoin de solidarité », espère dimanche 22 août sur franceinfo le président de France fraternité. Alors que de nombreuses villes françaises se disent prêtes à accueillir des réfugiés afghans depuis la prise de Kaboul par les talibans, Pierre Henry rappelle qu’« il y a déjà des réfugiés afghans aujourd’hui à la rue ». « J’appelle à une table ronde pour qu’on ne se retrouve pas avec un grand élan de solidarité puis plus rien trois semaines après, comme lors de la crise syrienne en 2015. »
Comment accueillez-vous l’élan de solidarité actuel ?
Pierre Henry : À chaque fois qu’il y a un évènement de cette nature dramatique, il y a une grande émotion. Le problème, c’est qu’il faut qu’au-delà de l’émotion, la solidarité puisse s’organiser. L’État fait son travail en rapatriant un certain nombre de collaborateurs. Près de 500 personnes sont arrivées, d’autres vont venir. Maintenant, l’État organise la prise en charge sur le plan sanitaire et délègue à des associations la charge de l’accompagnement. Dans quelques semaines, quelques mois, nous aurons besoin de solidarité pour que ces personnes puissent s’intégrer dans notre pays.
De quoi ont-ils besoin ?
D’abord, d’écoute et de repos. Ils ont besoin de comprendre le pays dans lequel ils sont arrivés. Ensuite, ils ont des démarches administratives à faire. Pour ceux qui voudront déposer l’asile, il faudra évidemment les accompagner. Après, arrive un parcours de reconstruction.
« Je me félicite évidemment qu’un certain nombre de grande ville se soient manifestés pour accueillir des réfugiés afghans. Mais vous savez, il y en a déjà aujourd’hui à la rue. »
Pierre Henry, président de France fraternités à franceinfo
J’appelle donc à une table ronde entre l’État et ces villes pour que soit organisée une prise en charge efficace et qu’on ne se retrouve pas avec un grand élan de solidarité puis plus rien trois semaines après, comme lors de la crise syrienne en 2015.
Est-ce qu’on peut vivre dans n’importe quelle ville quand on arrive de Kaboul ?
L’élément important, c’est la langue. C’est ça qui va structurer l’ensemble du parcours d’intégration. Il faut apprendre la langue. On sait qu’un certain nombre de personnes qui arrivent sont parfaitement anglophones. Il va falloir faciliter leur apprentissage du français parce que c’est le sésame pour s’intégrer ici et être accompagné.