Importer vingt millions d’Africains ! Dans ce verbe, dans cette phrase, dans cette articulation, manifestation flagrante d’une pensée close sur elle-même et chargée d’une violence symbolique assez particulière. Car on importe des biens, on importe des produits, on importe des choses, des choses sans pensée, des choses sans volonté, des choses sans droits, des choses destinées à notre usage. On n’importe des choses ; on n’importe pas des humains. Chaque année, la France, par exemple, importe du pétrole, du charbon, du gaz naturel, du fuel, des voitures, des rails, des machines à laver, du café, du chocolat, de la viande, des céréales, des grumes, de la pâte à papier, des pneumatiques, des vêtements, des produits pharmaceutiques, des lunettes, des montres, des instruments de musiques…
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