Philippe Lançon, journaliste à «Libération» a été grièvement blessé lors de l’attaque contre «Charlie Hebdo», en janvier. De New York, il a écrit ce texte après les attentats du 13 novembre. Publié le 22 novembre 2015 par Libération
Ce phénomène s’est reproduit, le 13 novembre, quand j’ai appris que des attentats avaient de nouveau eu lieu dans Paris. Par chance, j’étais à New York, d’où j’écris. Encouragé par mes chirurgiens et soignants, j’étais venu ici pour échapper quelques jours, avant une nouvelle opération, à ce huis clos déterminé par l’agenda hospitalier qu’est la vie d’un blessé en rééducation. C’était le crépuscule. Je marchais dans Manhattan, non loin de Ground Zero, le hasard est ainsi, quand un ami m’appela pour m’annoncer la nouvelle. Il craignait qu’elle ne me tombe dessus n’importe comment, par l’intermédiaire d’un écran de bar ou de restaurant – ajoutant un petit attentat intime à ceux qui, au même moment, emportaient tant de vies.
À LIRE AUSSI Ce texte est issu de notre hors-série «13 novembre, plus jamais comme avant», disponible en kiosque