En 2010, il entre à la mairie de Toulouse et se retrouve en charge de la coopération de la ville avec celle de Sali, au Sénégal. Une opportunité qui va lui permettre de se rendre dans son pays six mois par an : «Plus anthropologue qu’historien, selon mes proches, j’ai pu analyser mon pays et me pencher sur les questions de santé. Ne jamais juger, mais essayer de comprendre», raconte-t-il.
À Toulouse, le maire de l’époque perd en 2014 les élections et Boubacar Sagna, son emploi : «Je n’étais pas de nationalité française. Je ne pouvais pas être titulaire de la fonction publique». Sa tante le contacte un jour pour lui demander une aide financière pour des raisons médicales. «Nous les immigrés, nous avons un chantage affectif lié à la santé. À ce moment là, nous sommes capables de creuser notre découvert pour donner de l’argent», affirme le CEO d’AFIA Care. Mais Boubacar Sagna n’est pas en mesure de répondre à la requête de sa tante, car son statut de travailleur temporaire ne lui offre aucun droit. C’est notamment pour éviter ce genre de situation qu’il décide de créer «une entreprise qui ait du sens».