Pour Leyla Dakli,
Chacun joue avec les frontières et à partir du moment où on sait ce que c’est, ce qui se passe derrière le rideau ne change rien.
Abdennour Bidar, philosophe et spécialiste de l’islam a, quant-à lui, éclairé le débat d’un regard plus théorique, emprunt de philosophie. Difficultés du mariage, harcèlement sexuel, pénalisation de l’homosexualité… Selon lui, on a tort de penser en Occident que ce qui ne va pas du côté de la sexualité dans le Monde Arabe est lié à la religion. Il y a d’autres explications, notamment dans le patriarcat des sociétés que l’on retrouve de part et d’autre de la Méditerranée. Il nous faut dépasser une vision emprunte d’un orientalisme historique où l’Orient est à la fois fantasmé et caricaturé et où la femme est enfermée dans une image de soumission. Il ne nous faut pas oublier que le Monde Arabe recouvre des territoires multiples pour tout autant de réalités, comme l’Islam recouvre une diversité des pratiques sociales et culturelles, mais aussi de croyances.
Changement de regard
Distancier le spectateur d’un regard parfois condescendant telle était la volonté affichée des intervenants, qui se sont eux même prêtés au jeu. La première vidéo d’archive de l’INA diffusée dans la soirée montrait le changement de statut du mariage sous l’Algérie française et en était la parfaite illustration. Jugements, discours moralisateurs et ethnocentrisme caractérisent le discours du journaliste. Emmanuel Laurentin s’en est amusé, cette vidéo n’ayant pas été choisie au hasard. Il est venu susciter le débat, questionner nos sentiments devant des propos d’une autre époque pourtant pas si loin de certains discours actuels.