Jacques Tabarly, le maire de Septfonds dans le Tarn-et-Garonne, a reçu des menaces de mort pour avoir accueilli des réfugiés yézidis. Il a porté plainte mais il estime que ces menaces ne représentent rien face aux exactions qu’ont subies ces femmes et enfants réfugiés.
Pour Jacques Tabarly, les faits sont graves. Il a porté plainte et s’est constitué partie civile… Pas question de laisser passer ces menaces d’un internaute incitant à chasser les réfugiés yézidis qu’il accueille et à « brûler le maire au passage ».
Pour autant, le maire de Septfonds (2 200 habitants) ne souhaite pas s’y arrêter. Cet individu, qui a depuis été identifié… Il s’agit d’un militaire de la région qui devrait comparaître rapidement devant le tribunal. Cet individu donc, ne mérite pas son attention.
Des mères et des enfants traumatisés
Son attention, il la porte aux réfugiés qu’il accueille avec ses concitoyens depuis 3 semaines. Huit familles qui ont vécu les pires traumatismes et sévices en Irak. Les Yézidis sont considérés par Daesh comme des sous-hommes.
Les personnes qui ont débarqué le 8 août dernier sont des mères et des enfants. Leurs maris ont le plus souvent été abattus. Les femmes et les filles ont été soumises à un esclavage sexuel. Les enfants ont été témoins de ces scènes d’horreur.
En vidéo, le reportage de Christine Ravier et Manon Bazerque
C’est cette brutalité crue qui frappe de plein fouet le maire et ses concitoyens. Et ils font face. Les faits, ils les ont découverts lors d’une réunion à la salle des fêtes. Une jeune fille a pris la parole pour raconter.
Toute une commune derrière son maire
Dès lors, explique Jacques Tabarly, toute la commune a pris fait et cause. Des gens qui ont voté pour le rassemblement national aux dernières élections, ont comme beaucoup d’autres, apporté des vêtements, des couvertures, des jouets pour enfants…
Le conseil municipal n’avait pas hésité à suivre son maire, qui s’était engagé auprès du préfet.
C’est la force des élus. Quand on fait des choses à plusieurs, c’est beaucoup mieux partagé. Et de toutes façons, c’est un engagement. Il a été pris.
Depuis 3 semaines, les familles vont et viennent dans le village. Les enfants jouent ensemble. Les gens se saluent. Jacques Tabarly est fier de cela. Et cela seul compte.
« On en est fier ! »
« C’est une histoire qui se répète. Il y a 80 ans, Septfonds accueillait les réfugiés espagnols, des Polonais, des Juifs et des travailleurs étrangers. J’estime que dans l’histoire et la mémoire de Septfonds, c’était notre rôle de répondre à ce besoin d’hospitalité. On en est fier ! »
Rappel, nous avions parlé de l’arrivée de ces familles, le 9 août dernier