Cette situation fragilise considérablement les structures d’enseignement supérieur africaines. Elle les empêche de construire un agenda national de recherche sur le long terme. Ainsi, les résultats de la recherche nationale sont peu appropriés localement. Les décideurs africains sont souvent réduits à acheter des activités de conseil et de recherche à l’extérieur.
De surcroît, les dépenses de recherche (publique et privée) n’ont représenté que 17,9 US$ par habitant en Afrique (12,4 US$ en Afrique subsaharienne) contre 148 US$ en Asie (30,5 US$ en Asie du Sud) et 771 US$ dans les pays de l’OCDE. Ce sous-financement chronique de l’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique conduit couramment les chercheurs africains à se transformer eux-mêmes en consultants, à partir dans des structures de recherche du Nord ou à quitter définitivement la recherche. Le niveau des cours donnés dans les universités pâtit souvent de cette désaffectation. Les structures privées d’enseignements supérieurs (qui, pour la plupart, ne font pas de recherches) sont en fort développement pour les classes moyennes alors que les catégories aisées envoient leurs enfants étudier à l’étranger.