Je rebondis sur ce que tu disais tout à l’heure sur la place des femmes dans l’espace public. Tu as également avoué été surprise de ne pas avoir été importunée par les hommes lors de la réalisation de ce projet — ce qui t’a permis de « retrouver une forme de liberté ». Je pense bien évidemment aux différentes histoires récentes, très médiatisées, d’un supposé accaparement de l’espace public par les hommes, notamment dans certains quartiers des XVIIIe-XIXe arrondissements. Est-ce une chose que tu as constaté par toi-même ? Qu’as-tu pensé de ces affaires, et du traitement médiatique qui en a été fait ?
Dans cette affaire, il y a eu un énorme amalgame, et une récupération politique partielle, regrettable et dommageable. C’est trop facile de pointer du doigt les quartiers populaires et les migrants, alors qu’on retrouve ces violences dans les autres quartiers, jusque dans les foyers les plus aisés. Arrêtons de poser les femmes en victime. Il est vrai que, dans le cadre du Bus 60, j’ai été surprise de découvrir que je ne suis jamais importunée par les hommes. C’est pourtant le cas, lorsque je traverse ces mêmes quartiers dans mon quotidien. Sans en faire une généralité, je l’explique par un changement d’attitude, et je trouve que c’est une piste intéressante à explorer. Quand je suis dans mon projet, les jeux de regards se rééquilibrent, car en tant que photographe, je regarde et je suis à l’aise sur le territoire que j’occupe. Les hommes qui occupent l’espace public doivent le ressentir, puisqu’ils n’agissent pas de la même manière.
Dans cette affaire, il y a eu un énorme amalgame, et une récupération politique partielle, regrettable et dommageable. C’est trop facile de pointer du doigt les quartiers populaires et les migrants, alors qu’on retrouve ces violences dans les autres quartiers, jusque dans les foyers les plus aisés. Arrêtons de poser les femmes en victime. Il est vrai que, dans le cadre du Bus 60, j’ai été surprise de découvrir que je ne suis jamais importunée par les hommes. C’est pourtant le cas, lorsque je traverse ces mêmes quartiers dans mon quotidien. Sans en faire une généralité, je l’explique par un changement d’attitude, et je trouve que c’est une piste intéressante à explorer. Quand je suis dans mon projet, les jeux de regards se rééquilibrent, car en tant que photographe, je regarde et je suis à l’aise sur le territoire que j’occupe. Les hommes qui occupent l’espace public doivent le ressentir, puisqu’ils n’agissent pas de la même manière.