Comment as-tu formé ce projet ?
Ses prémisses datent de 2011 : la Halle Pajol, dans le XVIIIe, était sur le point d’être réhabilitée, la transformation du quartier s’accélérait et j’ai ressenti le besoin de documenter ces transformations. Mais ça s’est véritablement matérialisé à partir de 2016, après mon entrée dans la vie active. Comme je voyage beaucoup, j’ai élaboré ce projet comme une stratégie pour retrouver les sensations du voyage dans mon quotidien : apprécier l’errance, goûter aux joies de l’imprévu et des rencontres, remettre en question mes représentations. Depuis, je ne ressens plus le besoin de parcourir le monde pour découvrir et rencontrer. Et pour provoquer ces rencontres, j’ai inventé des règles — la ligne 60 est un formidable prétexte pour arpenter un territoire défini. Je ne photographie pas dans le bus 60, je marche le long de son trajet, en n’empruntant jamais les mêmes rues, aux mêmes heures. Lorsque je photographie, je respecte l’anonymat des personnes. Soit je les photographie de dos, soit je leur demande l’autorisation si je souhaite les immortaliser de face.
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