Le métro Chapelle, Laure l’évite soigneusement. Comme la place du même nom : « Ces dernières semaines, j’ai été prise au milieu d’une bagarre de vendeurs à la sauvette. Affolée, je me suis mise à crier, et deux d’entre eux ont sorti des couteaux pour me menacer. J’ai cru que ma dernière heure était arrivée. Et ça fait des mois que ma fille de 12 ans ne va plus seule au collège, ni nulle part dans le quartier, d’ailleurs ».
Porter plainte aurait peu d’effet
Comment lutter contre le phénomène ? Les femmes de La Chapelle le savent : porter plainte aurait peu d’effets. Alors, d’un commun accord, et sur les conseils de Nadine Mezence, adjointe à l’égalité hommes-femmes du maire (PS) du XVIIIe, elles ont décidé d’organiser prochainement une marche exploratoire. Ensemble, elles parcourront tous les lieux du quartier où elles sont indésirables. Puis, rendront compte, aux pouvoirs publics de leurs observations… En espérant être entendues. A la mairie d’arrondissement, on assure que leurs remarques seront examinées avec la plus grande attention.
110 opérations de police depuis le mois de janvier
La question du harcèlement des femmes, et notamment celle de la présence de dizaines de migrants rue Pajol, sera évoquée ce lundi en conseil d’arrondissement par l’élu (LR), Pierre Liscia. Tandis qu’au cabinet du maire (PS) du XVIIIe, Eric Lejoindre, on reconnaît la complexité de la situation : « Les femmes ont un sentiment de vulnérabilité devant cette violence, souvent associée à l’alcoolisation, mais la réponse publique est essentiellement policière ».