« Musulmans de France » – 4 questions à Vincent Geisser

D’autre part, le fossé sociologique est de plus en plus profond entre les organisations musulmanes « officielles » et les musulmans ordinaires, ce qui contribue à réduire la portée de leurs messages et actions. Celles-ci n’ont pas connu de renouvellement générationnel et de genre : où sont les femmes et les jeunes dans ces grandes organisations musulmanes de l’Hexagone ? À ce niveau, la crise terroriste a révélé un décalage flagrant entre la composition sociologique des institutions musulmanes ayant pignon sur rue (masculine, vieillissante, « blédarde », etc.) et les musulmans anonymes qui ne participent pas aux élections du CFCM et du CRCM et qui ne se reconnaissent pas dans les grandes fédérations islamiques, qu’ils accusent d’être trop liées aux États d’origine, au ministère de l’Intérieur et minées par des querelles de personnes.