Un parcours digne d’une fiction
Son parcours est digne d’une fiction, et pourtant il est bien réel. Parti pour l’Afghanistan lors de l’été 2001 avec son frère, il se fait arrêter après les attentats du 11 septembre dans les montagnes pakistanaises, puis est livré aux autorités américaines. Il sera ensuite prisonnier à Guantanamo, prison militaire américaine, de janvier 2002 à mai 2004. Lors de sa libération, son périple n’est pas prêt d’être terminé. Un pied sur le territoire français et il continue de payer son erreur, avec 18 mois d’incarcération à la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne. Il sera un homme libre seulement en Juillet 2006.
Cinq années lui auront fallu pour revenir chez lui, cinq années pour faire le voyage retour de Djalālābād à Vénissieux
Aujourd’hui, grâce à son parcours, il devient un grand ambassadeur de la prévention face à la radicalisation religieuse. Il tire sa légitimité de son passé, c’est pour cela qu’il a décidé de parler et de raconter son histoire qui lui a « permis d’exorciser les douleurs, les traumatismes, de surmonter tout ceci et surtout de raconter la réalité du terrain, de ce qui se passe dans ces terres de « bonheur » ». Il veut faire comprendre à ces jeunes attirés par les combats qui veulent partir que ce n’est pas un jeu, et encore moins une manière d’être de meilleurs musulmans. Il met l’accent sur l’instrumentalisation de la religion, sur le fait que les préceptes de l’Islam sont bafoués et utilisés pour des enjeux de pouvoir, d’argent et de domination et en aucun cas pour aboutir à une paix ou un respect des droits et d’autrui.
Raconter son parcours pour dissuader les jeunes de partir
Ses interventions dans des établissements scolaires en Belgique et en Suisse sont fréquentes. Il anime souvent des conférences, des tables rondes dans des maisons de quartier, de jeunesse pour nous raconter, à nous, la jeunesse actuelle, principaux intéressés et visés. Pour que nous nous rendions compte des conséquences terribles sur nos vies, sur notre entourage. « C’est une décision sans marche arrière possible, avec un retour quasi inimaginable, et si le retour, comme moi se fait, c’est un deuxième combat à mener avec des complications administratives, un isolement social, et le regard des autres à affronter ».