Politiques identitaires et mythe du «grand remplacement »

Or, après le meurtre de masse (51 victimes) commis à Christchurch par Brenton Tarrant, on apprit que ce terroriste néonazi s’était rendu en Autriche en 2017, entretenait avec Sellner une correspondance militante, échangeait avec lui des invitations amicales et avait même financé son mouvement. Comme lui, il est vrai, Sellner propage la thèse de la substitution des populations (Bevölkerungsaustausch), engageant les blancs à une lutte pour la vie. Son mouvement dissous et sous la menace d’un procès, Sellner prodigue à présent des menaces voilées, déclarant par exemple : « Si l’on ne nous écoute pas, la société sera de plus en plus radicalisée. Je ne me sentirai pas du tout responsable si une fusillade avait lieu en Autriche » (Le Monde II, 18 mai 2019).

En France aussi

Bien entendu, la France n’est pas absente de l’internationale néo-nazie. Brenton Tarrant a intitulé Le grand remplacement (The Great Replacement) le texte de 74 pages qu’il a mis en ligne avant de commettre son crime et qui finit par cet adieu au lecteur : « Je vous verrai au Valhalla ». L’éditeur véloce de la traduction française présente ainsi l’auteur : « Celui-ci explique ici les raisons de son passage à l’acte en invoquant notamment les thèses françaises de Renaud Camus à propos du “grand remplacement” ou encore du “génocide blanc”. L’influence de la situation française est au cœur de son œuvre, notamment dans son analyse de la politique et des rapports avec les musulmans en France ».