Comment l’art reste-t-il raciste ?

Si l’art est à l’image de la réalité (merci Platon), laissez-moi vous dire que nous sommes coincés dans un monde où la peinture impérialiste et européenne domine. L’art qu’on expose, qu’on exhibe et qu’on remarque est dominé par une vision occidentale très européocentrée. Pas mal de gens de couleur – comme moi – qui aiment, disons, la peinture ou la sculpture baroque par exemple, se sentent légèrement tiraillés de l’intérieur. J’apprécie cette peinture, cet art et pourtant, ils provoquent en moi une légère sensation de malaise, d’inconfort. Sans parler d’un vague sentiment d’auto-destruction. Je pense que les relations qui nouent les gens à l’art classique occidental sont souvent complexes : on y parle de richesse, de pouvoir, de guerre et de normes patriarcales – difficile, parfois de s’y retrouver.