Ces 140 000 travailleurs chinois ignorent qu’ils matérialisent une monnaie d’échange diplomatique afin que la Chine récupère la région stratégique du Shandong, au Nord-Est du pays, sous emprise allemande depuis la fin du XIXème siècle (d’où la bière Tsingtao, brassée dans la ville éponyme) et occupée partiellement par les Japonais depuis le début de la guerre.
Travaux militaires et discriminations
Après un voyage périlleux, pour beaucoup à travers le Canada, ces ouvriers chinois découvrent à leur arrivée en Europe la nature largement militaire des tâches auxquelles ils sont affectés : déminage, creusées des tranchées, usines d’armement, nettoyage des champs de bataille… De nombreux camps de travailleurs chinois sont établis le long du Front de l’Ouest, les exposant aux bombardements d’artillerie lourde.