L’albinisme est une maladie génétique qui induit une dépigmentation cutanée et pileuse, liée parfois à une déficience visuelle majeure. En Afrique, cette maladie véhicule des croyances archaïques et des préjugés qui parfois vont jusqu’au meurtre des malades.
Article de Jacques Devaux publié sur le site franceinfo.fr, le 15 09 2017
Burundi, Kenya, Tanzanie. Dans ces pays d’Afrique de l’Est, il ne fait pas bon naîitre Albinos. Car le rapport à l’albinisme ne se limite pas à un ostracisme du malade. «Entre 2007 et 2009, une soixantaine d’albinos ont été exécutés et démembrés au Burundi et au Kenya», nous explique Terangaweb. Terrible croyance qui prête des vertus magiques au sang et aux organes d’albinos.Au Malawi, ce n’est qu’en 2016 que sorciers et guérisseurs ont été interdits d’exercice. En un peu plus d’un an, le pays avait dénombré 65 attaques contre des albinos. «Le 30 avril 2016, le corps d’une femme albinos de 30 ans avait été découvert quelques heures après avoir été poignardée dans le dos et à l’abdomen. On lui avait retiré les seins et les yeux», écrivions-nous à l’époque.L’albinisme toucherait une naissance sur 17.000 en Europe contre une sur 4000 dans certaines zones d’Afrique, 3000 en Tanzanie. Ils sont 10.000 albinos au Malawi. Entre 20.000 et 30.000 vivent au Mozambique. Dans ce dernier pays, une «chasse à l’albinos» est apparue il y a peu. Selon les ONG il y aurait eu une centaine de meurtres depuis 2014. Et quand les albinos vivent à l’abri des actes criminels, ils ne sont pas à égalité de chance face à la vie. A peine 2% des personnes atteintes d’albinisme vivent au-delà de 40 ans. A cause du soleil, le cancer de la peau est la première cause de mortalité.